Avez-vous déjà entendu parler de la Stratégie de l’océan Bleu ? Elle vous permet de vous insérer sur un marché où la concurrence est faible voir inexistante. Mais comment faire pour « trouver » ces marchés ?
Barack Obama a récemment annoncé qu’il souhaite adopter un plan d’action fort pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de son pays. Cela impliquerait alors des subventions pour les entreprises ou les solutions vertueuses en matière d’environnement, et de nouvelles normes légales pour provoquer du changement comme le précise cet article du Figaro. Voici une actualité qui ne laissera pas indifférent le flaire des entrepreneurs souhaitant appliquer cette Stratégie de l’océan Bleu.
Une décision politique pleine de sens
Depuis le protocole de Kyoto en 1997, le monde entier attendait que les États-Unis, premier pays émetteur de gaz à effet de serre, considèrent enfin la question du réchauffement climatique et que la pollution atmosphérique. Même si certains Etats comme la Californie n’ont pas attendu pour agir, la Fédération a toujours refusé de tabler sur ce sujet. Barack Obama fait alors preuve d’audace et de bon sens en agissant enfin sur cette thématique.
La production électrique polluante par le charbon sera règlementée et les activités « écologiques » ou contribuant à la baisse des émissions de gaz à effet de serre seront subventionnées. De quoi stimuler les entreprises vertueuses !
Et n’oublions pas que les États-Unis sont très dépendants du pétrole et du gaz, alors que l’approvisionnement en énergie se complexifie. Cette décision est donc aussi stratégique pour le pays.
Des entreprises qui n’ont pas attendu cette annonce pour se positionner sur ce marché
Ce marché « green » émergeant existait déjà, au moins à l’échelle internationale. Plusieurs entreprises et startups n’ont pas attendu cette décision (et heureusement, car elle a pris du temps à venir), pour se positionner. C’est le cas par exemple d’InterfaceFLOR, le leader mondial du revêtement des sols écologiques qui a réussi à passer en quelques années d’une entreprise extrêmement polluante à une entreprise vertueuse et responsable. Vous pouvez avoir un listing des entreprises « green » aux États-Unis sur ce lien classé par leur dynamisme économique (preuve que cela marche).
Ces entreprises pourront alors connaître une meilleure dynamique si la législation est en leur faveur. Imaginez par exemple ces entreprises commercialisant des kits de sécurité pour les voitures, avant et après la loi imposant un kit par véhicule en France…
Passer de la niche à l’Océan Bleu
Reprenons notre exemple des entreprises commercialisant les kits de sécurité pour voiture. Avant la loi imposant les gilets rétro-réfléchissants et triangles de pré-signalisation, ces entreprises faisaient peu de volume, car étaient sur un marché de niche : peu de conducteurs achetaient ces produits auparavant. Or la nouvelle loi a imposé ces produits à tous les usagés, passant ainsi de la niche à la masse. Et comme ces entreprises étaient prêtes à vendre et que peu de concurrence existait à ce moment-là, c’est alors un boulevard, voir un « océan » qui c’est ouvert à elles.
C’est ce qui peut potentiellement se passer aux États-Unis avec une législation nouvelle en matière d’environnement.
Qu’elles seront alors ces entreprises qui surferont sur cette nouvelle vague ?
Mais attention à la durabilité de l’opportunité
Si une opportunité se crée et qu’elle demande de gros investissements afin de pouvoir faire face à la forte demande, il est vital de se demander si cette demande sera durable. Car si vous investissez et que vous n’avez pas le temps d’amortir, alors votre entreprise entrera en difficulté. C’est ce qu’il s’est malheureusement passé avec les entreprises de BTP de l’Île de la Réunion suite au chantier de la Route des Tamarins. S’agissant d’un chantier gargantuesque, les entreprises ont dû embaucher et investir en masse pour faire face au défi. Cependant le chantier ayant pris fin au bout de quelques années, la demande disparut précipitamment. Les entreprises ont vu leur chiffre d’affaires s’écrouler alors que leurs charges étaient encore très élevées.
D’où l’anticipation à avoir avant de saisir ces opportunités : est-ce que c’est durable ? Et si non, comment faire pour donner suite aux investissements réalisés ?
Les entrepreneurs devront peut-être se poser ces questions avant de foncer sur ces opportunités aux États-Unis.
Jérôme Hoarau