L’heure a beau être à la détente pour les millions de Français partis en vacances, les entrepreneurs s’inquiètent de leur perspective de croissance. Sans parler de la politique du gouvernement et du redressement de l’économie mondiale dont ils ne croient guère.
Pas d’état de grâce pour les entreprises. À en croire la 8ème édition du baromètre CroissancePlus / Astorg Partners, les entrepreneurs continuent de voir au loin un ciel bien couvert en termes de croissance. Il faut dire, près de la moitié des dirigeants déclarent ne pas avoir atteint leurs objectifs sur les six derniers mois, contre 13% en juin 2011. Un quart d’entre eux pense même que la situation va se dégrader sur les six prochains mois.
Résultat, « les anticipations d’investissement redescendent au niveau de juin 2009 » explique Thierry Timsit, Directeur général délégué d’Astorg Partners. Des chiffres qui montrent que la volonté des chefs d’entreprises ne suffit plus. Pire, selon Olivier Duha, Président de Croissance Plus, « l’inquiétude des entreprises de croissance n’a jamais été aussi flagrante ». Autant dire que l’automne sera rude.
« Créer un choc de compétitivité »
Et ce ne sont pas les dernières mesures du gouvernement de Jean-Marc Ayrault qui vont redonner confiance aux entrepreneurs. La preuve, près de 6 entrepreneurs sur 10 jugent néfaste la politique économique du gouvernement pour leur business et pour l’économie française. En cause, les charges sociales dont ils réclament, pour 81% d’entre eux, une baisse substantielle. À l’opposé de la hausse des CSG, dont la rumeur s’amplifie au fur et mesure de l’été.
Pourtant, « les entrepreneurs demandent au gouvernement d’engager un choc de compétitivité » insiste Olivier Duha. Et cela passe, selon le baromètre, par une baisse du taux d’imposition sur les sociétés et un assouplissement du droit du travail qui doit permettre aux entreprises de s’adapter à leur environnement. « Il faut absolument assouplir tous les freins à l’expansion des entreprises » ajoute le Président de Croissance Plus.
D’autant qu’elles maintiennent autant que possible les emplois. Selon le communiqué final, » les entrepreneurs souhaitent garder leurs talents et la solidarité doit primer dans des périodes difficiles. Mais qu’en sera-t-il dans les mois à venir ? » C’est bien de cela dont il s’agit.
Tancrède Blondé