Sur l’ensemble des entreprises françaises qui exportent, près d’un tiers sont artisanales. Un potentiel qui mériterait d’être davantage soutenu selon l’ Assemblée permanente des chambres de métier et de l’artisanat (APCMA).
Ne mettre personne de coté. C’est à ce prix que la balance commerciale sera rééquilibrée. Tel est le discours de l’APMA qui rappelle l’importance des artisans à l’export. En effet, d’après une étude de l’institut supérieur des métiers, sur l’ensemble des entreprises exportatrices, 30% sont gérées par des artisans. Soit, tout de même, 35.000 sociétés qui exportent autour de 4 milliards d’euros. Un chiffre d’affaire faible selon les professionnels.
L’étude rappelle que pour 67% d’entre eux, « les artisans exportent majoritairement vers les pays européens frontaliers ». Tendance qui se retrouve chez l’ensemble des exportateurs français. Et comme les autres, les artisans hésitent à s’aventurer plus loin. La preuve, à peine 36 % exportent en Europe de l’Ouest hors pays frontaliers (exemple : Autriche), 22 % aux États-Unis et 21 % en Asie.
Abandonner les habits du gentil amateur
Quoi qu’il en soit, « le potentiel d’exportation de l’artisanat est sous-exploité alors que les savoir-faire français – le « made in France » – sont recherchés dans le monde entier » déplore l’APCMA. Or, comment soutenir des entreprises qui ne structurent pas leur démarche à l’international ? L’étude rappelle que trois missions à l’export sur quatre d’une entreprise artisanale vient d’un client et non l’inverse.
D’ailleurs selon les Douanes, 60% des entreprises artisanales ne bénéficient même pas d’une aide lors d’une vente à l’export. Autant dire que la marge de progression est énorme, pour les artisans soucieux de rayonner à l’international. Mais, pour cela, il va falloir abandonner les habits du gentil amateur et enfiler ceux du professionnel aguerri.
Tancrède Blondé