FRANCE – ALGÉRIE
LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉNERGIE NUCLÉAIRE EST-IL OPPORTUN ?
ALORS QUE LA QUESTION DE L’AVENIR DU NUCLÉAIRE À DES FINS CIVILES FAIT DÉBAT EN EUROPE ET EN FRANCE MÊME – DIVISANT LA DROITE ET LA GAUCHE – , PARTICULIÈREMENT DEPUIS LA CATASTROPHE DE FUSHUHIMA (JAPON), LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS CARESSE LE PROJET D’UN «PARTENARIAT AMBITIEUX» EN LA MATIÈRE AVEC L’ALGÉRIE.
Paris.
De notre correspondante
Cette option, pour l’Algérie qui possède dans l’énergie solaire une ressource énergétique inépuisable, est-elle opportune ?
Lors du colloque organisé samedi dernier par l’Association d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française et consacré à l’avenir des relations franco-algériennes, Bernard Bigot, administrateur général du Centre de l’énergie atomique français, a fait un vibrant plaidoyer sur l’énergie nucléaire, sur la technologie française de pointe et sur ses atouts. L’appel du pied était on ne peut plus évident.
Et ce alors que la catastrophe de Fukushima (tremblement de terre et tsunami majeurs du 11 mars 2011) provoque une remise en cause internationale de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité. Cet accident relance le débat sur la dangerosité de l’énergie nucléaire. Deux mois après Fukushima, le gouvernement allemand, effectuant un revirement complet, propose de fermer d’ici 2022 tous les réacteurs du pays. L’opposition était associée à cette décision, approuvée ensuite par le Parlement.
A la fin du mois de mai, le Conseil fédéral suisse décide d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire avec la fermeture de la dernière centrale envisagée en 2034. Lors d’un référendum, les Italiens se prononçaient à une écrasante majorité, avec près de 95% des voix, contre une relance du programme nucléaire civil. Fin octobre, les partis politiques belges négociant un accord de gouvernement s’entendent sur une sortie complète du nucléaire d’ici 2025, à condition de trouver des sources énergétiques de substitution pour éviter des pénuries. En France, en revanche, le gouvernement de droite exclut tout abandon du nucléaire. François Fillon a assuré lundi que le gouvernement respecterait l’ensemble des recommandations post-Fukushima que doit formuler, en janvier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), y compris une éventuelle fermeture de centrales. L’ASN a été chargée de réaliser, après la catastrophe nucléaire de Fukushima (Japon) en mars, un audit de sûreté sur l’ensemble des centrales nucléaires françaises. En vue de l’élection présidentielle du printemps prochain, l’UMP en fait même un argument de campagne face au Parti socialiste, accusé de «brader» une filière d’excellence française et des milliers d’emplois contre un accord législatif avec les Verts.
En effet, l’accord passé entre socialistes et écologistes prévoit de réduire de 75 à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité en France. D’où la question de l’opportunité de développement par l’Algérie de l’énergie nucléaire pour la production de l’électricité ? Ne doit-elle pas plutôt fonder ses efforts sur le développement de l’énergie solaire comme énergie de substitution au pétrole ? Et aussi si coopération il doit y avoir dans le domaine de l’énergie nucléaire ne devrait-elle pas se déployer de manière significative au Sahara pour décontaminer les sites qui ont servi de rampe de lancement aux essais nucléaires français et dont les effets néfastes se font ressentir encore aujourd’hui sur les habitants et l’environnement ?
Nadjia Bouzeghrane Elwtan
http://algerquartiermarine.blogspot.com/
patrick le berrigaud