Bourse : La place d’Alger veut grimper la cote
En fonctionnement depuis 1997, la Bourse d’Alger, unique place financière d’Algérie est restée, quinze ans après sa création l’une des plus petites places boursières au monde
En fonctionnement depuis 1997, la Bourse d’Alger, unique place financière d’Algérie est restée, quinze ans après sa création l’une des plus petites places boursières au monde. Elle n’a pas connu de progression significative, puisqu’en 2011, les trois valeurs cotées totalisent une capitalisation boursière de 13,3 milliards DA (soit 133 millions d’euros). Ainsi, seules quelques entreprises sont cotées. Elles n’y sont que pour l’image, reproche-t-on à mots couverts, et les entreprises privées, tant attendues, se font toujours désirer. Pour rappel, la première cotation à la Bourse d’Alger s’est faite en septembre 1999 avec Eriad Sétif, qui ouvre 20% de son capital. Le groupe pharmaceutique Saidal est coté à son tour le même mois. Et depuis l’Etat n’a plus rien proposé. Février 2000, l’EGH El Aurassi entre aussi à la Bourse. En mars 2011, Alliance Assurances, dix ans après la dernière introduction, devient la première entreprise privée algérienne à faire son entrée en Bourse. Grâce à ce nouveau venu, l’on a pu un moment espérer qu’elle était repartie. Et pourtant, il n’en est rien, elle est toujours en déphasage.
Et le désarroi de la place algéroise est grand, bien que le potentiel pour son essor existe. Les investisseurs étrangers sont censés miser sur la nouvelle Bourse et sur le dynamisme supposé du nouveau dragon qu’est l’Algérie. Aujourd’hui, leur part est nulle. Les opérateurs et investisseurs locaux s’éloignent. Boudée et après dix ans de léthargie quasi totale, cette jeune profession qui souffre, veut aller vers des réformes ambitieuses qui lui permettront de progresser de façon spectaculaire. Une correction est nécessaire, selon le P-DG de la COSOB, M. Noureddine Smail. Face à la crise qui se prolonge, les pouvoirs publics conviennent aujourd’hui de la nécessité de prendre des mesures de relance. Noureddine Smail n’a pas de doute sur la capacité technique des fonctionnaires de l’institution de concevoir un plan de relance. L’autre aspect important qui sera mis en avant est relatif à la communication entre les entreprises et la Bourse. La volonté politique de promouvoir la Bourse existe et devrait a fortiori forcer le verrou des banques, qui n’ont jamais vu dans l’émergence de la Bourse et des nouveaux marchés financiers autre chose qu’une menace pour leur vieux monopole. L’ancien dispositif de démarrage est révolu, est-il diagnostiqué. A quoi se sont ajoutés certains dysfonctionnements, qui, en plus d’écarter les petits porteurs, en ont dissuadé plus d’un d’investir en Bourse. Par ailleurs, si on ne peut pas vraiment dire que la Bourse séduit les entreprises algériennes, quoique nombreuses à pouvoir y entrer, c’est qu’il y a aussi un problème de gouvernance qui constitue un puissant frein les empêchant de franchir le pas. Aujourd’hui, la COSOB, le gendarme de la place, rappelle à l’ordre et veut impliquer tout le monde.
Le gros de l’effort à déployer portera sur la sensibilisation et la séduction. Et pour ce faire, l’institution boursière va certainement embaucher des commerciaux pour démarcher les entreprises. Il y en a qui recrutent des centaines pour faire leur promotion. Tout compte fait, à l’heure où les grandes Bourses cherchent à se renforcer et à se consolider, la petite place d’Alger a-t-elle les moyens de renaître ?Farid B.EL MOUDJAHID
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patrick le berrigaud