« On est pas foutu à 50 ans, on est dans la force de l’âge ! » C’est ce que déclarait Frédéric Meierhans en mars 2011 lors de la conférence « Entreprendre après 50 ans », au Salon des Micro-entreprises. Qu’ils soient demandeurs d’emploi, salariés, ou encore retraités, il est vrai que de plus en plus de seniors sont séduits par l’entrepreneuriat.
Au Canada, un rapport publié par l’institut Info-retraite BMO signale d’ailleurs que les travailleurs de plus de 55 ans sont de plus en plus nombreux à se lancer dans la création d’entreprise : les chiffres ont doublés entre 1990 et 2008.
Comment expliquer ce phénomène des baby boomers entrepreneurs ?
Tina Di Vito, directrice générale de l’Institut Info-retraite BMO, explique que « pour un nombre croissant de Canadiens, la retraite n’est pas un passage définitif du travail au loisir. C’est plutôt une transition prolongée qui englobe une combinaison des deux. »
En effet, plus de la moitié des futurs retraités canadiens (52%) ont la volonté de travailler à leur compte : c’est purement l’envie d’entreprendre qui les tente et les attire, puisqu’ils déclarent ne pas le faire pour des raisons financières. Seulement 11% de ces entrepreneurs sont dans le besoin et créent suite à une perte d’emploi. Des millions de baby boomers prévoient ainsi de lancer une entreprise de « semi-retraite » en fin de carrière.
Un lancement d’entreprise pas toujours aisé pour ces baby boomers
Cependant, ce rêve de travail autonome implique un engagement financier, et le manque de préparation de ces baby boomers peut leur jouer des tours, mais également avoir des conséquences négatives sur l’économie globale. Néanmoins, au cours des prochaines années, le nombre de retraités baby boomers devrait augmenter au Canada, et du même coup les créations d’entreprise pourraient augmenter, avec à long terme des retombées économiques et une multiplication des créations d’emploi.
Si 42% des baby boomers entrepreneurs canadiens indiquent puiser les ressources nécessaires dans leur épargne personnelle, 21% auraient choisi le crédit de financement.
Ainsi, la conférence en ligne « Entreprendre après 50 ans » donnait des conseils pour se lancer dans les meilleures conditions : des modes de création, à la forme juridique, en passant par le choix du statut, le cumul emploi retraite ou même l’impact de cette création sur la retraite, il faut garder à l’esprit que l’engagement entrepreneurial doit être considéré avec attention.
Ce qui est certain, c’est qu’avant de se lancer dans cette aventure il est nécessaire de bien évaluer tous les avantages et inconvénients de la création, en fonction des objectifs, mais il faut également se renseigner sur le secteur d’activité et les incidences fiscales potentielles – du point de vue de votre retraite mais également des ressources de financement. La création d’une entreprise si elle est attrayante, nécessite de longues heures de travail, une forte motivation, et un engagement financier conséquent, alors pensez à vous entourer et à bien réfléchir à votre projet avant de vous lancer !
Selon le rapport de l’Institut info-retraite BMO : « Cette année au Canada, les premiers baby-boomers sont devenus admissibles aux prestations de la retraite (65 ans). À l’heure où les Canadiens arrivent à la retraite en nombre grandissant, le phénomène des baby-boomers entrepreneurs pourrait entraîner la création de nombreuses nouvelles entreprises qui, si elles sont planifiées et gérées prudemment, devraient avoir de solides retombées économiques à long terme. Inversement, un manque de préparation pourrait avoir des incidences négatives sur l’économie dans son ensemble et sur le propriétaire de l’entreprise ».