Le cabinet d’audit et de conseil PwC propose un premier baromètre entièrement dédié aux ETI (Entreprises de taille intermédiaire) afin de mesurer la « température » chez les dirigeants en termes de développement, pour l’année 2011. Cette étude révèle notamment un optimisme grandissant des dirigeants d’ETI, dont 84% des 202 interrogés déclarent être confiants pour leur entreprise. L’échantillon a été stratifié par taille d’entreprise (moins de 5 000 salariés, chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliards d’euros, et un bilan total de 2 milliards d’euros maximum), par secteur d’activité, et par région.
L’emploi et l’international au cœur de la stratégie de développement
En règle générale, l’accent est mis sur le développement à l’international et le recrutement : le chiffre d’affaires réalisé à l’étranger est en moyenne de 15% et la capacité de recrutement a augmenté de 34%. Cependant, le coût des matières premières et le niveau élevé des charges sociales viennent obscurcir ce tableau, puisque qu’elles représentent un frein important à leur développement avec respectivement 48% et 50% des ETI qui le déclarent.
Toujours pour l’international, le sondage indique que les ETI d’un peu plus de 700 salariés réalisent 15,1% de leur chiffre d’affaires à l’étranger – dont 16,2% en exportations – tandis que les ETI d’un peu plus de 800 salariés sont à 28,1% de leur CA réalisé à l’international. Plus l’effectif est important, et plus le chiffre d’affaires obtenu à l’international sera donc élevé. Malgré ces chiffres, le sondage révèle que 48% des ETI ne possèdent encore aucune activité à l’étranger. Ces ETI ont donc encore en réserve un levier de croissance potentiel important.
Un constat : des ETI dynamiques et majoritairement familiales
Globalement, les ETI sont donc en bonne santé. Elles affichent un dynamisme significatif pour 62% d’entre elles avec un chiffre d’affaires en hausse ; des investissements également en augmentation pour 44% des ETI ; et 43% de hausse en ce qui concerne les carnets de commandes. De plus, 56% sont favorables à la suppression du bouclier fiscal adopté par le Parlement. Néanmoins, le droit de transmission est farouchement défendu par les ETI qui sont opposées à toute entrave de ce droit. La question patrimoniale est particulièrement importante pour les ETI, majoritairement familiales.
Bernard Gainnier, associé et responsable du développement chez PwC déclare : « les ETI se caractérisent par la prédominance d’un mode de gestion patrimonial et par une ouverture vers l’international ». Selon ce sondage, ¾ des familles fondatrices détiennent une part supérieure à 25% du capital de l’entreprise, ou bien en sont entièrement détentrices.
Certains indicateurs sont toutefois plus nuancés : les dirigeants interviewés évoquent une baisse de la rentabilité (26%) et le niveau de trésorerie (19%).
Les ETI souhaiteraient plus d’actions de la part de l’Etat
Si 48% des ETI ont bon espoir concernant la conjoncture économique française, 79% soulignent l’insuffisance des efforts fournis par les pouvoirs publics. Le sondage distingue trois domaines spécifiques : fiscalement, législativement, et financièrement.
En matière fiscale, les dirigeants d’ETI demandent une plus grande stabilité juridique et fiscale pour 26% d’entre eux, ainsi qu’une simplification de la fiscalité pour 39% des dirigeants sondés. Ce chiffre est de 48% chez les ETI de plus de 800 personnes.
En matière législative, les ETI souhaitent que le caractère spécifique de leur entreprise soit plus pris en compte. 33% revendiquent une législation sociale adaptée à la taille de l’entreprise, demande plus forte pour les dirigeants d’ETI réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros puisqu’ils sont 43%. Pour seulement 36% des sondés, il est nécessaire d’assouplir le droit du travail.
Enfin, les attentes sont moins fortes en matière financière. 12% des ETI voudrait que le l’Etat propose un accès plus facile au financement bancaire et 19% soulèvent la question d’un soutien de l’Etat quant aux incitations à l’investissement.
Selon Bernard Gainnier, « une large majorité des dirigeants d’ETI (79%) estiment que les pouvoirs publics ne font pas suffisamment d’efforts pour favoriser le développement de leur entreprise. Ce constat est unanime et dépend peu du type d’entreprise considérées. Les dirigeants attendent prioritairement du gouvernement des mesures fiscales, législatives, et financières afin d’accompagner leur développement ».