Nous sommes à la Kedge Business School de Marseille, à l’occasion du concours Le Phare, organisé par l’association étudiante Accede. Pour parler des futurs entrepreneurs, nous accueillons Bernard Paranque, responsable du projet Ethomed, la Chaire « Finance autrement » mise en place avec AG2R La mondiale, au sein de l’école de commerce de Marseille.
Ethomed est « un projet monté par des étudiants dans le cadre d’une réflexion de recherche académique sur l’alternative à la création de valeur actionnariale ». En d’autres termes, ce projet permet aux étudiants d’identifier des projets dont l’objectif est « le bien-être social de population sur un territoire ». Pour Bernard Paranque, « le bien-être n’existe pas à priori ». Ainsi, les porteurs de projets doivent proposer des actions à mener sur un territoire, en terme de solidarité et de coopération. Par exemple, ils peuvent envisager de « monter une école, financer une crèche, mettre en place une filière d’approvisionnement équitable, etc. ». Et pour réaliser cela, ils doivent « monter une activité qui va générer des revenus pour financer leur travail, mais surtout, dégager des excédents pour pouvoir développer cette crèche, développer le commerce équitable, etc. ».
Bernard Paranque nous parle de « logique inversée » à celle des entreprises, puisqu’il s’agit de montrer que l’on peut, sur une logique entrepreneuriale, répondre au bien-être collectif sans forcément passer par la création de valeur actionnariale. Les enjeux de la Chaire « Finance Autrement » sont donc « d’interpeler le champ de la finance et questionner sa légitimité à régenter le monde », mais également que « les citoyens se réapproprient la finance comme un outil, qu’on la dédiabolise au service du développement et de la coopération ».
Enfin, le responsable d’Ethomed nous livre les 3 dimensions de l’entrepreneuriat: « l’entrepreneuriat de création ou d’activité génératrice de revenus, l’entrepreneuriat start-up qui est censé se développer et être rachetée, et enfin l’entrepreneuriat dans les très grandes entreprises, c’est-à-dire la capacité à innover. En effet, pour lui « ce n’est pas parce qu’on crée des tas de petites entreprises qu’on aura un pays qui se développe ».