Les jeunes entrepreneurs ne disposent toujours pas d’un statut social pour les protéger. La Fédération des Jeunes Entreprises de France, StartinBloc, veut changer cela.
Vous aimerez aussi
Mieux protéger pour mieux entreprendre. Malgré la bienveillance des pouvoirs publics, les entrepreneurs disposent toujours d’une protection très faible. StartinBloc, la Fédération des Jeunes Entreprises de France (FJEF), propose de créer un Statut Social Entrepreneur. « Une société ne peut être entrepreneuriale tant que la peur d’échouer y est plus forte que l’initiative et la volonté d’accomplir », explique Julien Hody, Président de StartinBloc France.
Pendant cinq ans, chaque entrepreneur pourrait obtenir ce statut à partir de la date de la création officielle de son entreprise. Et si celle-ci disparaît avant, le statut prend fin. Cela assurerait cependant à l’entrepreneur qui a stoppé son activité une continuité des droits pendant une période de transition. Pendant 6 à 12 mois, il pourrait avoir accès aux logements sociaux, continuer à avoir droit à la sécurité sociale et bénéficier d’un suivi pour redevenir salarié.
Développer un fonds de caution pour le logement
Avant d’en arriver là, l’entrepreneur obtiendrait un numéro d’identifiant unique. À travers une plateforme collaborative, il pourra retrouver n’importe quel organisme de suivi : incubateur, chambre consulaire, etc. Cet identifiant pourrait également donner droit à une réduction dans les transports en commun. Plutôt utile quand on veut créer du business. De la même manière que pour les salariés, la mobilité reste un facteur clé de réussite pour un dirigeant.
La fédération veut également faciliter l’accès au logement. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir un logement dans des villes comme Paris, Marseille, Lyon… Or un entrepreneur ne dispose pas de CDI et encore moins d’un salaire fixe. Il serait donc judicieux de développer un fond de caution à la manière de locapass pour les étudiants », ajoute Julien Hody.
Une assurance maladie prolongée
Et ce n’est pas tout. Avec ce Statut Social Entrepreneur, la FJEF veut réviser les conditions d’accès aux allocations chômage. Par exemple, les étudiants entrepreneurs ne bénéficieront plus uniquement de 50% d’allocation chômage. Une absurdité pour le président de l’organisme. « Il faut en moyenne 3 ans à un entrepreneur pour pouvoir se sortir un premier salaire », ajoute-t-il.
Les entrepreneurs sont également les parents pauvres de la couverture santé. Le Statut propose une « médecine du travail » pour détecter et soigner les jeunes dirigeants en souffrance. En effet, de plus en plus de jeunes dirigeants connaissent de fortes dépressions, voire un burn-out. La FJEF propose à ce propos de prolonger les droits à l’assurance maladie pour les créateurs de SAS.
Des chèques-service pour entrepreneur
Et pourquoi ne pas aller encore plus loin ? Comme un jeune entrepreneur ne peut être à la fois avocat et expert comptable, StartinBloc veut les accompagner à travers des chèques services qui seraient différents en fonction des stades de vie de l’entreprise. « Ils sont aujourd’hui indispensables à cause du surplus de législation qui nous est imposé », plaide l’organisme. Ces moyens de paiement seraient utilisables uniquement dans certaines zones géographiques.
Présidentielle : les candidats suivront-ils cette proposition ?
Maintenant, Julien Hody et la Fédération vont faire le tour des candidats à la présidentielle. « L’idée est maintenant de voir si cette conception de l’entrepreneuriat peut s’intégrer dans les programmes de chacun », explique Julien Hody. Pour cela, la FJEF a organisé fin janvier un Serious Game qui met les joueurs dans les conditions réelles d’une campagne électorale.
« Pendant toute une journée, les entrepreneurs adhérents à la FJEF et des représentants de la classe politique ont pu plonger dans l’ambiance d’une campagne électorale. Plusieurs modules leurs ont été proposés : leadership, négociation, prise de parole. Des exercices qui, au final, ont permis de faire comprendre aux joueurs la différence entre la formation du politique et des entrepreneurs », explique Julien Hody.