Avec le crash d’une navette Virgin Galactic, Richard Branson connaît un de ses plus grands échecs. Retour sur les fiascos qui lui ont permis de toujours rebondir.
Tragique. Un des avions de Virgin Galactic, le « SpaceshipTwo », s’est écrasé vendredi dernier dans le désert de Mojave. Une terrible nouvelle qui, non seulement ébranle l’image de Richard Branson, mais fragilise l’idée même du tourisme spatial. Après les messages de condoléances, l’entrepreneur a voulu néanmoins assurer qu’il n’abandonnait pas le projet : « l’espace est difficile, mais il vaut le coup. Nous allons persévérer et avancer ensemble ».
Un coup du sort, dont Richard Branson est en réalité coutumier, même si celui-ci fait très mal. En effet, tout au long de sa vie, l’entrepreneur a multiplié les échecs professionnels, plus ou moins graves. Florilèges des erreurs et faillites qui ont malgré tout aider Richard Branson à rebondir.
Il va en prison pour évasion fiscale
Son professeur lui avait dit un jour : « tu finiras, soit en prison, soit milliardaire ». Il n’imaginait pas à quel point il avait raison. À 21 ans, le jeune entrepreneur s’est lancé dans la vente de disques. L’aventure vivote tant bien que mal. Pour se donner plus d’air, il décide alors de déclarer une partie de ses ventes de disques à l’export. Ce qui lui permet de se soustraire aux taxes : 33 % tout de même.
Malheureusement pour lui, le fisc remarque le pot aux roses et le met en prison. L’amende est stratosphérique : 70 000 pounds, soit 200 000 pounds d’aujourd’hui. À tel point que sa mère est obligée d’hypothéquer sa maison.
Richard Branson est au bord du précipice. Obligé d’apprendre enfin à gérer convenablement une entreprise, l’entrepreneur arrive à insuffler « l’union sacrée » à ses équipes. « Les deux années qui ont suivi ont été une course de dératé pour générer du cash ». Il y arrive en signant les plus grandes stars des années 80 : Phil Collins, Peter Gabriel, Human League, etc.
Virgin Cola : la faillite dont il est fier
Lancé en grande pompe en 1994, Virgin Cola est peut-être l’échec le plus connu du grand public. Persuadé qu’il y a de la place entre les grands ogres que sont Pepsi et Coca Cola, Richard Branson fait une publicité monstre autour de la marque.
Il bloque Time Square pour y conduire un tank qui dévaste les anciennes marques sur son passage ; il se déguise en… canette de Virgin Cola ; il pose nu avec un pack de Virgin Cola devant son intimité, etc. À défaut d’être subtil, le message a le mérite d’être clair.
Problème, ses concurrents ne rigolent pas non plus. Richard Branson dira d’ailleurs : « je ne ferai plus jamais la même erreur en pensant que les grosses compagnies sont endormies ». Il arrête la production en 2012.
Virgin Brides : oui, Branson a vendu des robes de mariée
Personne ne le sait, mais Richard Branson a créé une marque de robes de mariées en 1996. Comme à son habitude, l’entrepreneur a organisé une fête monstre pour le lancement de la marque. Il s’est même rasé et a porté une robe pour l’occasion.
Mais, la concurrence est rude. À Londres, le business de la robe de mariée ressemble furieusement à la Silicon Valley : beaucoup de prétendants, mais peu d’élus. La dernière boutique à prendre les commandes s’est éteinte en 2007.
Virgin Vie : les cosmétiques, c’est fini
L’idée était novatrice. Au début de l’ère d’internet, Branson a voulu créer une gamme de cosmétiques qui pouvait être vendue en magasin, en ligne ou lors de ventes privées. Mais les ventes ne suivent pas et les points de vente ferment les uns après les autres.
Pour se sortir de cette mauvaise affaire, Virgin paie 8,8 millions de pounds pour protéger sa marque. « Virgin Vie » devient « Vie At Home ». L’ancienne maison mère efface également 21 millions de pounds en prêts.
Virgin Ware : il voulait l’autre Victoria Secret
Si Richard Branson est aussi connu, c’est aussi pour sa capacité à s’entourer de jolies filles lors des lancements de marques. Pourquoi alors ne pas leur fournir leurs petites tenues. Il lance alors la marque en 2003. Le business prend rapidement son essor avec 30 boutiques entre 2003 et 2004.
Mais l’année suivante est une catastrophe. En juillet de la même année, Virgin Ware ferme ses portes en vendant tout de même 35 000 soutiens-gorge et de string Virgin. Des modèles assurément collector.
Virgin Pulse : le concurrent mort-né d’Apple
Trois ans après le premier iPod, l’entrepreneur britannique pense qu’il peut concurrencer Apple. En même temps, l’iPhone et l’iPad ne sont pas encore sortis. Seul petit problème, son Pulse donne plus l’impression d’être un chronomètre qu’un lecteur MP3.
Il ne sera d’ailleurs pas dupe : « Le dispositif de Virgin semblait dépassé avant même qu’on ait eu le temps de le lancer ». N’est pas Steve Jobs qui veut.
Virgin Megastore : l’échec qui n’aurait pas dû en être un
Ouvert en 1992, le premier magasin connaît un âge d’or, mais Internet dans un premier temps, et l’émergence du digital dans un second temps, assèchent petit à petit les ventes des Virgin Megastore du monde entier. Mais la célébrité de la marque freine Richard Branson dans sa volonté de vendre.
Mais les chiffres sont implacables. Les pertes sont trop importantes pour ne pas s’en séparer. « Nous avons dû vendre l’affaire et concentrer notre attention sur les marchés sur lesquels nous pouvions être des chasseurs et non des proies à chasser ».
Virgin Galactic devait être cette lumière. Rien n’est moins sûr aujourd’hui.
Tancrède Blondé